dimanche 28 avril 2013

Lac sacré


Je vais bien!
J'ai bien dormi, cette petite ville me va mieux. On m'avait tellement avertie que l'Inde, ce n'est pas la côte d'Azur, tu verras, c'est différent, c'est dur… et puis avec ces histoires de viols qu'on monte en épingle ici et à l'étranger, je crois bien que j'avais un peu la trouille, moi, tiens!

À Pushkar, l'ambiance est plus paisible. Je vais passer cinq jours à me promener dans les rues, à boire des chaïs sur les roof tops du Baba ou du Enigma, j'irai aider Emiline à choisir des pierres dans l'échoppe de son grossiste. Un homme hilarant avec un sourire à la Fernandel qui lui plisse les yeux. Il est toujours content, il rit, il a tout. «Vous avez des cornalines?» Oui. Il se lève, il tire une boîte en plastique d'une étagère, elles sont là. On les renverse sur le drap au sol et on choisit. Il compte, il note, il empaquette, il range. Puis il sort des colliers, des bagues...

Un Argentin bien baba est là qui fait son marché lui aussi. Il raconte ce qu'il fabrique et vend pour vivre. Il fait les marchés un peu partout, et jusqu'en Europe. C'est dingue! C'est ma jeunesse à moi, ça! Les fleurs dans les cheveux, les bijoux en macramé, les cigarettes avec pas seulement du tabac dedans…Il manque les fromages de chèvre. Sauf que nous, on était des hippies. Seul le nom a changé, l'allure est exactement pareille et ils ont le même âge: entre 20 et 30 ans.

Je les trouve ringards, ces bijoux en macramé, et on me regarde de travers quand je dis ça. («Quoi?! Mais c'est la mmmode!!!»). Je me sens vieille, moi! Une jeunesse qui dure plus de quarante ans, ça fout un coup!

Un Français débarque, il parle l'anglais avec l'accent marseillais. Il voudrait des cours de macramé pour la petite jeune qui l'accompagne. (Sa fille ?… Allez, on va dire qu'on ne se pose pas la question).  On échange des tuyaux, mais pas ses secrets de fabrication. On se le dit après leur départ, entre pros. Fernandel propose un chaï. Il met presque trente minutes à arriver: le temps de finir un choix, de reposer la question de qui prend un chaï, de héler le voisin à travers la rue et de lui commander tin chaï (trois chaï), le temps au voisin de l'apporter. Brûlant, dans des petites tasses.

Je sors. Mal aux jambes, j'ai vraiment pas l'entraînement pour être assise en tailleur longtemps. Séquelles de ma vie sédimentaire récente… Dehors, un bruit plus fort couvre les bruits de la rue, celui d'une fanfare. Une procession. On ne sait pas quoi au juste, ça peut être un mariage, un puja (un rituel religieux quelconque). Elle processionne dans l'indifférence générale, particulièrement celle des vaches.




J'aimerais bien bronzer un peu. L'hiver a été long en Suisse, je me trouve un peu anémique. Il paraît qu'il dure, d'ailleurs, là-bas. J'ai plein de sollicitude pour ceux restés dans la froidure et si je pouvais, j'enverrais bien quelques degrés, parce que loin de moi l'idée de me plaindre, mais tout de même, il fait chaud!

Bronzer, impossible. Dès que je peux, je me mets au soleil, mais honnêtement, pas moyen d'y tenir, j'ai l'impression d'être dans une cocotte-minute et que la pression monte. Je me déshydrate à vue d'oeil. Alors comme tout le monde, je retourne à l'ombre qui est partout. Les rues sont construites étroitement, c'est exprès. Pour conserver la fraîcheur. Et on se pousse pour faire de la place à l'ombre à quelqu'un qui stagne trop longtemps au soleil. C'est vrai, c'est tout le contraire de la côte d'Azur.

À Pushkar, à part les boutiques d'Ali Baba, il y a à voir le lac, aussi sacré que le Gange, et le temple de Brahma. Le tour du lac, nous l'avons fait avec Emiline un matin. Les gens y font leur ablutions, leurs offrandes et leur lessive, tout comme dans le Gange. On y déambule à pieds nus. Mais là comme partout en Inde, les conventions sont respectées avec assez peu de déférence. Comme les vaches sont là aussi, les chiens, les humains, les abords du lac sont aussi sales que le reste de la ville. Alors parfois, on a vite fait de remettre les tongues. Et puis quand on est touriste, on prend des photos. Sinon, à quoi bon faire le tour du lac? Et alors là, il y a toujours un cerbère de service dans une tenue remarquable, soit genre gourou, soit genre militaire, pour froncer les sourcils et dire «no tongues» ou «no photos». On remet le iPhone dans le sac, on attend qu'il passe, et on reprend sa petite séance photo.

Et puis il y a les mecs qui offrent une poignée de fleurs pétantes de couleurs. Ne surtout pas les prendre, même s'ils vous disent: «vas-y, prends, c'est pour une offrande, tu fais un voeux», car une fois les fleurs passées de main, c'est des roupies qu'ils demandent en retour, et ils vous collent pour officier un rituel. Rien de très inspiré, si ce n'est financièrement.

J'espérais un peu une promenade méditative, penses-tu! En Inde, la réelle réalité est à tous les coins de rue, pas moyen d'y échapper.

Le temple de Brahma, j'ai honte, nous n'y sommes pas allés. On a dit «demain», et puis les jours ont passé et nous n'avons pas marché jusqu'au bout de la rue pour atteindre le temple. Il faisait soit trop chaud, soit trop nuit, soit trop occupés à autre chose. Tant pis.

Et comme toujours, il suffit d'appuyer sur le bouton de l'appareil photo pour que la saleté disparaisse du paysage. (Magique). Je me promets de faire un jour une photo qui reflète bien la délabritude ambiante. Avec l'odeur!




Le marché de Pushkar




Maman singe et bébé





Je savoure la mesure de précaution anti-poussière de la voiture.


Lac sacré. À gauche, les tongues à retirer obligatoirement


Un hôtel palace


Piazza San Marco, vaches sacrée comprises.


Un double cheese avec des frites, siouplait!

Ça, c'est pour ma Clo-potière. Il y a eu de la casse, et je trouvais ce tesson très joli.

Tentative de photo-réalité. Ratée. C'est plus joli qu'en vrai.




vendredi 26 avril 2013

Arrivée à Pushkar


Une chambre borgne digne du plus ascète des jésuites, je ne m'y fais pas, j'ai l'impression de me faire mettre en prison. Pourtant, c'est une très jolie guest house, confortable, pour le pays. Le lit est une tubulure sur laquelle a été vissée une planche de bois, elle-même recouverte d'un matelas sévère, genre crin, de pas plus de 8 cm d'épaisseur. La salle d'eau porte parfaitement son nom: douche et robinets: tout s'écoule par le sol. On patauge. Ici, contrairement à Varanasi, j'ai droit à un petit lavabo. Une cuvette en émail dans l'angle qui s'écoule dans un tuyau qui s'arrête à 2 cm du sol. Sur mes pieds, donc. Ça fait rien, c'est un lavabo quand même et on déambule toujours à pieds nus à l'intérieur, les tongues étant priées de rester devant la porte. Si l'eau éclabousse le bas de pantalon, c'est pas très grave, ça sèche en quelques minutes pendant lesquelles on ressent un peu de fraîcheur.

Ce soir, une bonne grande douche à l'eau froide (28-29° à la sortie du robinet) et déjà l'endroit est plus riant. Un petit resto, je suis peu loquace, fatiguée. Pas de wifi à la guest house, c'est terriblement frustrant pour une geek comme moi. De retour dans ma chambre, je tapote quelques notes et je sombre. Pas longtemps, il fait très chaud, le lit est inconfortable (encore un pléonasme indien) et  c'est pleine lune, de surcroît.



Au petit matin, le moral n'est pas top. Coup de blues. Emiline me rappelle que c'est dur de voyager en Inde: tout est dur, les conditions de transport, la foule, la chaleur... Elle a raison: ce n'est pas juste mon état d'âme en quenouille, c'est vraiment dur!

Allez: un petit déj sur le roof top («sommet du toit» littéralement, mais je vous rassure, ce n'est pas une construction bizarre, c'est juste une terrasse au dernier étage), et l'humeur revient joyeuse. Après le muesli with crude and honey  (muesli au yoghourt et miel) et un jus de mangue frais, je laisse Emiline aller dévaliser le magasin de pierres.

Je traîne un moment sur le roof top pour profiter du wifi et répondre aux questions d'Olivier entre autres, et puis, pour la première fois, je m'aventure seule dans les rues: je m'intéresse à un sac mais ne me décide pas a l'acheter, puis j'achète une écharpe blanche pour aller avec la tenue du jour. J'essaye de la marchander mais le vendeur n'est pas décidé. «Fixed price» (prix fixe) et puis 100 roupies, c'est correct. Je lui dit «You don't bargain with me this morning?» (vous ne marchandez pas avec moi ce matin) en lui tendant le billet de 100 roupies. J'ai droit à un sourire qui en vaut bien plus.

Plus loin, je me fais héler par Raju et Punam — le tenancier de la guest house et néanmoins ami de Raju— qui doivent s'y reprendre à deux ou trois fois, tellement je ne m'attends pas à la chose dans ce pays.

J'achète encore une grande pani botal et je vais chercher un espoir de fraîcheur dans ma cellule.

Et pour tous ceux qui en font fait la demande, voici Patricia en indienne :








jeudi 25 avril 2013

Départ pour Pushkar


Dix jours que je suis en  Inde. Nous prenons le train de nuit, Emiline, Raju et moi, pour Pushkar, une petite ville touristique à 1200 km de Varanasi. Prévues: 16 heures ce trajet, effectives: 19 heures.  Le train a pris un peu de retard (!) Pas grand chose d'autre à faire que de dormir en se laissant bercer (ou plutôt secouer) par le roulis du train. Entre le bruit des rails et celui de la climatisation, les conversations sont réduites au minimum. Longue journée, donc. Coincée sur la couchette supérieure, je passe en revue mes états d'âme. Comment dire... Brassée. Bouleversée. Je tente d'intégrer tout ce que je vis mais je ne peux le faire intellectuellement. Je le respire, je laisse les sensations m'envahir et se poser là où elles trouvent de la place. Indigestion sensorielle qui se manifeste physiquement: divers maux se manifestent dans mes organes, mes articulations, mon dos. J'ai un rhume! Par 33° la nuit! Probablement causé par la climatisation.
Nous sommes arrivés à la gare avec une heure d'avance, il a fallu poireauter. Une gare indienne ressemble à n'importe quelle gare du monde dans son infrastructure générale: des quais, des rails, des boutiques, des bancs, du monde... En Inde, le monde attend couché. Partout.
Et comme de cette manière les rares bancs sont vite occupés, les gens se déploient un carré de tissu improbable et s'étendent à même le sol.



Nous trouvons un bout de banc libre pour nous, les filles; Raju retire ses tongues et s'assied dessus. Puis il s'adosse à son sac ...et s'endort.


Pour quelques minutes seulement, puis il se lève, allume une cigarette, déambule. Tiens, une vache! Mais comment donc est-elle arrivée là? Je m'amuse à la prendre en photo. Mais de loin, car je porte un pantalon rouge qu'Emiline m'a donné, "parce qu'avec toutes ces vaches, ici, qui n'aiment pas tellement le rouge..."



Soudain Raju demande:
— Buy something for him? (Acheter quelque chose pour lui?)
Qui ça, lui?
J'aperçois un homme à terre à côté de moi près du banc voisin. Squelettique, les bras croisés sur son maigre torse, juste au-dessus d'un creux qui est son ventre. De très beaux cheveux blancs qui me donnent envie de passer la main dedans, un visage doux mangé par son regard magnifique qui fixe un lointain vacant. Mais pourquoi s'est-il allongé à cet endroit? Un mètre plus à gauche, la dalle est propre. Enfin, disons, moins sale.

Que fixe-t-il au loin, cet homme qui meurt de faim sur un quai de gare? La délivrance?
Ah oui «acheter quelque chose pour lui». Vite! Raju revient de l'échoppe avec du pain de mie, Emiline suggère un aliment un peu plus nutritif et je suggère une bouteille d'eau, il a l'air bien déshydraté, cet homme. Quand Raju s'approche pour lui tendre les petits gâteaux aux multiples céréales, l'homme hoche la tête et son regard, pourtant déjà plein d'un monde à nous inaccessible, s'anime d'une chaleur supplémentaire. Il accueille le geste généreux, on lit clairement sa gratitude. Mais aussi, il me semble qu'on a dérangé un état extatique et que l'homme peine à revenir à la réalité. Il planait ailleurs...

Il n'arrive pas à s'asseoir tout seul, on l'aide. Il n'arrive pas non plus à ouvrir l'emballage, plus assez de force dans ses mains. Emiline le fait pour lui, elle reçoit un autre regard chargé de reconnaissance. Un cadeau inestimable, ce regard qui remplit l'âme, rien en comparaison des quelques roupies qu'ont coûtés les gâteaux. J'ai assisté à tout cela sans bouger, Raju et Emiline ont agi à chaque fois avant moi, devançant mon intention. Pas la peine de se précipiter à trois sur lui. Mon inertie reflète mon sentiment d'impuissance.

Secouée par le roulis, sur ma couchette, je repense à cet épisode. J'ai mal à mon humanité. Surtout ne pas laisser le pathos m'envahir, sinon, je sanglote pendant trois semaines! Non, non: ne pas pleurer sur le pauvre sort de qui que ce soit: moi qui me désolais, il y a peu, d'avoir tout perdu, je suis encore dans l'opulence comparé à cet être que nous avons laissé sur le quai de gare. On trouve toujours pire situation que la sienne, comme on en trouve d'ailleurs toujours une meilleure. Les traditions, les religions regorgent de sens à donner à la vie de cet homme. Un mauvais karma à racheter, dira-t-on ici. Est-ce la lumière de la récompense de ce rachat qui illuminait déjà son regard? Ce qu'il voyait au loin: le bout de son tunnel, la rédemption? Fuir cette enveloppe décharnée en espérant mieux après?

Mais qu'est-ce que je fais ici, moi? Je fuis des décombres calcinées d'une maison ou je suis ma légende personnelle? Qu'est-ce qui nous pousse ou nous tire, dans la vie? Et puis que sait- on de la vie des autres quand on ne sait même pas se figurer la sienne? A-t-elle seulement un sens? Il me semble que j'avais des réponses à tout cela jusqu'à récemment et même quelques certitudes. L'«Inde incroyable» me les fait voler en éclats et curieusement, je suis en paix. Brassée, secouée, bouleversée, dérangée, mais en paix. Quel étrange endroit de la planète...

Cinq minutes de touk touk dans les rues de Varanasi

Accrochez-vous !



mercredi 24 avril 2013

Pause

Ce soir, nous partons, Raju, Emiline et moi, pour Pushkar. C'est le Saint-Tropez indien. Dix-sept heures de train (couchette avec air conditionné), ça va être long. Nous resterons 3 jours sur place, Emiline veut acheter de pierres pour ses bijoux et on va faire du shopping et puis re-belote, le train de retour.

Je n'emporte pas mon ordinateur, il n'y aura donc pas de nouveaux messages pendant 5 ou 6 jours, mais je vais faire plein de photos.


Parlons argent


Une roupie égale 0.017 CHF ou 0.014 €

Une pani botal (bouteille d'eau): 10 roupies (0.17 CHF ou 0.14 €) pour les habitués à l'échoppe du coin, 15 roupies (0,25 CHF ou 0,21 €) pour les «one time buyers». Comme tout, le prix de la pani botal fluctue...
Un chaï: entre 12 et 15 roupies (0.22 CHF ou 0.18 €)
Un repas dans un petit bistrot local: une centaine de roupies (1.73 CHF ou 1.42 €)
Ma chambre à la guest house: 200 roupies la nuit (3.46 CHF ou 2.84 €)
Une tunique: 350 roupies négociées à la baisse 300: (5.20 CHF ou 4.25 €)
Une carte sim inutilisable pour cause de iPhone bloqué sur l'opérateur initial, mais avec néanmoins 100 roupies de forfait de communication compris dans ce prix: 200 roupies (3.45 CHF ou 2.85 €).
Le trajet Dehli-Varanasi (800 km) en train couchette avec air conditionné: 1000 roupies (17 CHF ou 14€)

Encore d'autres repères, d'autres références. Ici, je compare, mais au quotidien, surtout ne pas comparer avec les devises étrangères! Marchander quand même, car dès le départ, un étranger n'obtiendra jamais le prix pratiqué pour un indien, mais ce n'est pas une raison pour se laisser faire sans livrer bataille. Une bataille chaleureuse, pas de mauvais sentiments, jamais. Juste un jeu. Celui de respecter les codes du pays et de faire comprendre qu'on n'est pas totalement dupe non plus. Au fond, le marchandage n'est pas du tout une question d'argent.

Ce matin, je sors pour acheter trois briquets à 10 roupies pièce. Nous en avons besoin pour cautériser les fils de macramé une fois le travail fini. Je tends 50 roupies au monsieur que je vois pour la troisième fois, et qui me salue avec un signe de reconnaissance, mais guère plus de chaleur que les jours précédents. Il me rend la monnaie: 20 roupies. Mais j'aperçois un billet de 10 roupies coincé dans le billet de 20. Je lui montre et lui rend ce billet. Il me gratifie d'un vrai sourire, cette fois. Non, je ne suis pas une touriste profiteuse. J'ai marqué un point.

Encore quelques chiffres:
Le goûter pour les enfants de l'école Zindagi: 110 roupies.

Le budget pour ouvrir une classe supplémentaire à la rentrée prochaine: 2000 euros. Cette somme comprend tout, le loyer du local, le salaire de l'enseignante (une indienne), le matériel scolaire… Comparez donc avec le budget d'une année scolaire chez nous!

Tout ça pour dire, que le bouton pour un don pour l'assocation, c'est là
Attrapez votre carte de crédit, et pas d'excuse du style «mééé, heuuu, je n'ai pas de compte paypal». Pas besoin, en cliquant à gauche sur l'icône de votre carte de crédit, vous pouvez procéder sans créer de compte. Et pas d'excuse du style «mééé heuuuu, paypal, c'est pas sûr, les paiements par internet, c'est dangereux». Rien de plus sûr, j'en témoigne: douze ans maintenant que j'exploite un site marchand et pas un pépin. Pas un couac.

Le site de l'association: http://www.zindagi-association.com

Et vous l'aurez compris, mais je le souligne tout de même, une petite contribution de quelques euros est vite une fortune ici. Allez. Un petit clic de grand coeur. Tout le monde! Hop!

Si j'insiste à ce point, c'est que j'admire l'initiative des ces jeunes franco-indiens qui se sont associés pour mettre leur pierre à l'édifice. Au quotidien, et dans le respect de la culture locale. Si Emiline est présidente et directrice de l'association, elle est entourée de salariés indiens: une employée à la boutique, deux enseignantes à l'école, pour l'instant, et aussi d'une équipe en France qui ne ménage pas sa peine non plus.

L'association vit à Varanasi, favorise le commerce local: les bénévoles logent à la guest house de Raju. Ils payent leur chambre et sont nourris en compensation de leur travail qui consiste en une production de macramé — selon des cadences infernales dans un local sans fenêtres* — qui est vendu à la boutique et dont les bénéfices vont à l'association. Ils apportent et préparent le goûter de la récréation (des fruits frais, quelques gâteaux), ils aident à l'enseignement s'ils en ont les compétences, et/ou tout travail ponctuel nécessaire. Ils prennent parfois des repas ou des friandises dans les échoppes de la rue, écument les boutiques, bref, une jolie organisation gagnant-gagnant que j'estime bien de favoriser.
(*humour!)

Une goutte d'eau dans l'océan, la vôtre : et pas d'excuse du genre «pourquoi donner à cette association et pas une autre?». Parce que je vous en parle, parce que vous partagez mon coup de coeur, parce que c'est bien.

Moi, c'est fait.





Les deux maîtresses



mardi 23 avril 2013

Pratique

La lessive, c'est très simple.

On trempe son linge, on le rince, on l'étend. Le grillage anti-singes comporte un ou deux fils tendus sur lesquels on peut faire sécher. Le ventilateur à fond fait circuler l'air chaud depuis le plafond dans toute la pièce (même la nuit, il fait encore 28-30°) toutes fenêtres ouvertes.

On étend le linge même à peine essoré, trois heures plus tard, tout est sec. Y compris nos bas de pantalon inondé par le rinçage du linge qui, lui, ne prend que dix minutes à sécher.

Facile !


lundi 22 avril 2013

En vrac

Des images en vrac avec sous-titres.

À la japonaise. Sourire oublié, trop concentrée sur le cadrage et appuyer sur le bouton.
Avec l'expérience, ça viendra...

Macramé dans la boutique Zindagi, en écoutant du Pink Floyd. J'ai 23 ans!

C'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas.

Un petit coup de main de Cajol, la peroquette d'Emiline qui adore jouer avec les fils.

Elle porte un bindi (point rouge sur le front) pour indiquer qu'elle est mariée.



On partage tout.

Les petites rues de Varanasi.

...encombrées parfois. La vache étant sacrée, il a fallu l'enjamber pour continuer notre chemin.
Le toit de la guest house, vue sur le Gange.








On devine une splendeur passée.









Au centre de la photo, un singe.