jeudi 15 juin 2017

Pêle-mêle image










Credit photo : extraordinary people

The day I became an artist

There is a specific day when it happened, but the journey to get there took slightly over six decades.

I was born with impatience in my arms and as far as I remember, I always drew, tinkered, created. Seeing objects that did not exist a few minutes ago coming out of my hands always impressed and nurtured me. When too bored on the school benches I endlessly drew doodles in the margins of my notebooks to escape. My best sense has always been the imagination.

But then there was life. Do I need to talk about frames and formats that hinder creativity? Those who were already there in the bloodline, in society, those I imposed on myself. The ups and downs of life, marriage, divorce, struggle for material survival; and also the happiness that takes up the whole place: the children. It is easy to put creativity in the background as being unimportant, not serious, "it's only a hobby."

Yet, it was strong in me. Twice in my life, I created a pottery workshop in order to make a living out of my art but this time had not yet come. I suppose I had to experience more, understand more things, better open my mind and my soul.

For example, understand that beauty is a sense and affects the living. Understand this in order to dig deeper the piece of soul to express so that it can radiate with all its splendor. Plato said: “Beauty is the splendor of truth”. To create beauty one needs to be sincere and to be sincere one must know oneself and not shelter.

So I went looking for myself and every day of the last few decades I discovered myself a little more and a little better. The complete encountering happened on Saturday, June 12, 2017 when my artworks and the public present that day clearly reflected me who I am. I am a "heartist".





I also met my art that day and I could see that my mandalas convey a particular energy. I must confess that the next day found me in tears, overwhelmed by this epiphany.

So this is the first day of my life as an artist, I cannot and do not want to hide anymore and it's time to decide in which direction I want to go. Like Julien Clerc, I want to be useful to live and create (beautiful french song).




Create beautiful pieces to embellish the environment, create meaningful pieces to make sense, create useful pieces to help change the world, why not?

For example, wouldn’t this nasty airport waiting room feel much better like this?




Le jour où je suis devenue artiste

Il y a un jour et une date précise où c’est arrivé, mais le cheminement pour y arriver a pris un peu plus de six décades.

Je suis née avec des fourmis dans les mains et du plus loin que je me rappelle, j’ai toujours dessiné, bricolé, créé. Voir des objets qui n’existaient pas quelques minutes plus tôt sortir de mes mains m’a toujours épatée et nourrie. Je rongeais mon frein sur les bancs d’école et griffonnais sans fin les marges de mes cahiers pour m’évader. Mon meilleur sens a toujours été l’imagination.

Mais il y a eu la vie. Ai-je besoin de parler des cadres et des formats qui entravent la créativité? Ceux qui étaient déjà là dans la lignée familiale, dans la société, ceux que je me suis imposée. Les hauts et les bas de la vie, mariage, divorce, la lutte pour la survie matérielle; et aussi les bonheurs qui prennent toute la place: les enfants. Il est aisé de faire passer la créativité au second plan comme étant peu importante, pas sérieuse, «c’est seulement un hobby».

Pourtant, chez moi, elle était forte. A deux reprises, j’ai créé un atelier de poterie dans le but de vivre de mon art mais ce temps n’était pas encore venu. Il fallait vivre d’autres expériences, comprendre plus de choses, mieux ouvrir mon esprit et mon âme.

Il fallait sans doute comprendre que la beauté est un sens et qu’elle a un effet sur le vivant. Comprendre cela pour aller chercher encore plus en-dedans le morceau d’âme à exprimer pour qu’il puisse irradier de toute sa splendeur. Platon a dit «Le beau est la splendeur du vrai», pour faire du beau, il s’agit d’être sincère et pour être sincère il faut se connaître soi-même, ne pas se voiler la face.

Je suis donc partie à la recherche de moi-même et chaque jour de ces dernières décennies je me suis un peu plus et un peu mieux trouvée. Je me suis totalement rencontrée le samedi 12 juin 2017 quand mes oeuvres et le public présent ce jour-là m’ont clairement reflété qui je suis. Je suis une « heartist ».




Jeu de mot en anglais qui associe l’art et le cœur. Je me suis rencontrée mais j’ai aussi rencontré mon art et j’ai pu constater que mes mandalas véhiculent une énergie particulière. Je dois avouer ici que le dimanche qui a suivi m’a trouvée en larmes, submergée par cette épiphanie.

Voici donc le premier jour de ma vie d’artiste, je ne peux et ne veux plus me cacher et il est temps de décider dans quelle direction je veux aller. Comme Julien Clerc, je veux être utile à vivre et à créer.



Créer du beau pour embellir l'environnement, créer du significatif pour donner du sens, créer utile pour contribuer à changer le monde, pourquoi pas?

Est-ce que cette vilaine salle d’attente d’aéroport ne serait pas beaucoup mieux ainsi?










lundi 12 juin 2017

Retour

Un dernier petit déjeûner avec les amis à l’hôtel avant de nous rendre en choeur à l’aéroport avec Mary Beth et Juls. Je me fais gronder parce que je fais attendre le taxi devant l’hôtel, mais le charmant chauffeur me le pardonne, apparemment, il m’a à la bonne. Je me fais draguer à la dernière minute avant de m’envoler, c’est tout moi, ça!

Train pour l’aéroport où j’arrive 4 heures trop tôt pour mon vol, mais attendre en ville ou ici, c’est pareil. Nous nous attendions à des contrôles de sécurité serrés vu l’alerte d’hier. Il y a eu un émoi près de la gare, un conducteur mal garé qui a vu arriver la police et a voulu s’enfuir. Il aurait perdu le contrôle de son véhicule et a renversé plusieurs personnes. On fait état de cinq blessés, mais l’événement a fait la une des journaux du soir et bien sûr, le mot « terroristes » n’a pas été évité. Mais non, toujours pas de contrôle de passeport, c’était déjà ainsi à l’aller. Il semble y avoir un courant-courrant puissant à ces tentatives desespérées de répandre la peur: plus on parle de terrorisme, plus les mailles du filet se relâchent. Etrange…

Ma valise est en surpoids et je suis trop tôt pour l’enregistrer. Zut! Pas envie de payer la surtaxe. Je rejoins Mary Beth pour un dernier café et j’en profite pour retirer une ou deux affaires et les mettre dans mon bagage à main en pestant une nouvelle fois intérieurement que TOUT CE POIDS IRA TOUT DE MEME DANS L’AVION, STUPIDES MOLDUS!!!!!!!

Le temps de le penser et je me calme, ce n’est vraiment pas la peine de perdre ma belle humeur pour cela, c’est la marche du monde en ce début de XXIe siècle. Retour au check in une heure plus tard, la valise fait 20.8 kgs. Là, j’appelle la magie. La très jeune fille m’explique que «normalement, je devrais enregistrer 21 kgs et vous faire payer la surtaxe, mais pour cette fois, ça ira» Yes! Merci les anges! Je demande innocemment où je peux trouver une balance pour la prochaine fois, elle me l’indique et je promets de ne plus jamais refaire, merci beaucoup, merci encore.

Il y a un monde fou dans cet aéroport et pourtant, les queues que je dois faire vont très vite. Le contrôle des bagages est instantané, je tombe sur un préposé qui parle d’abord en italien, et puis en français quand il comprend que je le parle. Il est marrant.

Nous voulions nous retrouver après le contrôle de la sécurité avec Mary Beth, mais il me semble que je suis à l’autre bout de l’aéroport. Voler avec une compagnie très low cost relègue les passagers pratiquement dans des entrepôts désafectés. On se dit à bientôt par Whatsapp. Je suis dans un long couloir avec seulement quelques bancs par-ci par-là, mais c’est parfait. Me voilà avec du temps devant moi et du silence pour repenser à tout ce qui vient de se passer. C’est tellement grand et encore dans l’hypothétique que j’ai de la peine à y mettre des mots mais quelque part en moi, une certitude est déjà installée tout cela est de l'ordre du but de ma vie. Je me sens incroyablement tranquille, confiante, détendue. Fatiguée aussi. Comme si une lutte pour la survie venait de prendre fin.

La suite va être intéressante.
Et ça commence par reprendre l’avion pour le Colorado dans un peu plus de trois semaines.
Elle est pas belle, la vie?


Goofy selfies in Amsterdam


Razzia sur le Gouda


L'effet papillon

Je n’ai pu m’endormir que vers 1h du matin et je me réveille ce matin à 6h. Je n’ai pas la sensation d’être reposée, j’ai mal au ventre et aux articulations. Ces douleurs me tombent un peu sur le moral. Je traîne un peu et me prépare pour descendre au petit déj. mais voilà qu’une vague d’émotion me submerge et je me mets à sangloter. Les grosses larmes abondantes qui décoincent tout en passant, qui lavent et qui régénèrent. J’ignore pourquoi je pleure, je n’arrive pas à mettre des mots sur cette grosse émotion. Je frappe chez Mary Beth pour me faire consoler et elle me répète, comme tout le monde depuis hier, que j’ai fait un tel saut de quanta depuis à peine un an que bien sûr que ce moment de submersion devait arriver.

Seulement voilà, je ne vois pas de quoi ils parlent. Cette exposition m’est arrivée sur un plateau, j’ai tout préparé avec une aisance inattendue, j’y ai pris un plaisir maximum. J’ai un peu flippé par moments, mais j’ai vite lâché sur le conseil avisé de ne résoudre les problèmes que lorsqu’ils se présentent. Aucun ne s’est présenté. Ce n’est pas ma première exposition, j’ai déjà brillé au milieu des mes oeuvres quand j’étais potière. Parler en public n’est plus un problème, mon auditoire ne pouvais pas être plus bienveillant, alors vraiment, je n’avais aucune raison de stresser.

Non, ce surplus d’énergie et ce relâchement sont d’un nouvel ordre eux aussi. Je me suis fait dire que cette fois, c’est différent, car ce que je fais est le reflet de mon âme. OK, mais avant aussi. Mes fontaines en céramique étaient également un reflet de mon âme et il y a quelques temps déjà que je n’ai plus peur de montrer qui je suis dans ma plus grande sincérité.

C’était un seuil à passer. Quelque chose a bougé en moi au milieu de cette crise. Du vieux s’en est allé pour laisser la place à un nouveau qui arrive avec fulgurance. Je me suis également fait dire que j’étais une belle inspiration à oser ainsi marcher vers mon accomplissement en dépassant mes peurs et en sautant mes obstacles. Une fois de plus, je ne vois pas de quoi on parle, tellement tout cela est naturel pour moi.

Justement!
C’est parce que je suis parfaitement en phase avec moi-même, que j’autorise ma passion à exister ce qui génère la gravité nécessaire à créer une réalité sur mesure que je suis une inspiration. Parce que ce naturel-là ne l’est pas encore pour beaucoup, nous, humains en lutte, qui ramons depuis des âges pour rentrer dans des cases devenues vraiment trop petites et terriblement inconfortables. A tel point que nous avons oublié que nous avions des rêves et des envies. Une en-Vie qui n’existe pas, c’est la mort. J’accepte de considérer cela et j’accepte ce rôle que je viens de jouer. Je comprends aujourd’hui que c’est important que je m’octroie cette reconnaissance pour la suite.

Quelque chose d’encore plus fort que le Masters Hub est en gestation dont il est encore trop pour parler mais qui m’ouvre des horizons tellement illimités que j’en suis quelque peu paralysée.

Cette journée à traîner dans Amsterdam m’aide à lentement intégrer ce qui vient d’arriver et le potentiel qui a été créé. Avec Sagy, Alice, Siliva, Mary Berth et Juls, nous retournons au meilleur magasin de fromage de Hollande pour acheter du Gouda après une immédiate pause café en sortant du train. Un peu de ballade au bord des canaux et c’est l’heure de l’apéro. Après cela, Sagy et Silivia s’en vont à la plage tandis qu’Alice va attraper son train de retour à la maison. Nous sautons dans un bateau, il fait beau, l’indolence de la croisière est délicieuse. Puis c’est une petite faim et nous prenons un lunch tardif à 15h30. Puis c’est l’heure de retourner à la ferme pour un dernier pique-nique et des aux revoirs. Nous retrouvons la bande qui a participé au workshop que donnait Lauren pile au moment où les pizzas commandées sont livrées. Ultime moment festif à refaire le monde et à savourer la présence des autres en faisant les guignols.

Je commence à mieux discerner l’avenir et quelques inspirations me viennent quant à ce que je veux pour la suite. C’est encore pêle-mêle, il va falloir faire des choix, hiérarchiser les envies, mais une chose est sûre, ma vie est décidément en train de devenir ce que je voulais.

Non, mieux. Beaucoup mieux.
Le froissement d'aile de papillon — une "simple" exposition de mantradalas — est en train de générer un tsunami de merveilleux dont je n'ai encore qu'une toute petite idée.

Une légère ombre au tableau: je suis tellement chamboulée que j'oublie de remettre la carte mémoire dans mon appareil photo, je n'ai donc pas trace des photos super marrantes de Mary Beth qui tente de maîtriser l'art du selfie collectif grâce aux conseils et grands gestes de Silvia et Alice pour lui montrer comment orienter son smartphone pour le faire. Ça, ça m'énerve un peu...


dimanche 11 juin 2017

Exposition de mantradalas

Quelle journée !

Petit déjeûner avec les amis qui logent dans le même hôtel, nous sommes une grappe de huit ou dix à défiler dans la salle de restaurant, chacun selon son horaire. Sur les coups de dix heures, nous nous rendons à la ferme avec Mary Beth pour accrocher les toiles. C’est fait relativement vite, et la salle a une allure tout à fait séduisante.

Coup de coeur en voyant mes oeuvres ainsi au mur, elles dispensent une énergie palpable qui remplit la salle. Jonathan installe son écran de télévision géant et je fais défiler le diaporama de tous mes mandalas. Il restera ainsi en boucle toute la journée.

Les gens arrivent paresseusement dès 13h. Un peu plus d’une heure plus tard, Sandra rassemble le monde dans la salle. Elle nous a mis en relation, Raphaëlle et moi, il y a peu, elle a capté une possible synergie entre nous qui a effectivement fonctionné d’emblée. Nous avons vaguement discuté d’intégrer deux ou trois de ses chansons avec ma présentation, nous promettant de nous recontacter d’ici l’évenement, mais les jours nous ont échappé et je me rends compte que nous n’avons rien décidé encore. Inspirée, ce matin, elle me propose de commencer par « Le plat pays » de Jacques Brel; c’est de circonstance puisque nous y sommes, ce qu’elle explique car à part Christiane, une Luxembourgeoise qui a vécu un an en Bretagne, personne d’autre ne comprend le français. Raphaëlle interprète le grand Jacques avec une sensibilité différente mais aussi intense que lui. Il faut distribuer les mouchoirs. Puis c’est « Ne me quitte pas » et enfin une chanson qu’elle a écrite et composée elle-même qui s’aligne avec Brel. Très joli moment d’émotion.

Puis je présente mes oeuvres. J’ai décidé d’en parler un peu mais je veux surtout leur faire ressentir les mandalas; j’ajoute que je n’ai jamais compris les critiques d’art. L’art ne se comprend pas mentalement, il se ressent, et ne s’explique pas. Je suggère aux gens de fermer les yeux et de sentir les tableaux. Observer s’il se passe quelque chose, si l’un ou l’autre des mandalas se signale particulièrement à l’un ou l’autre de leurs sens. Puis je leur dis que parmi les tableaux, il y a un mantradala miroir de l’âme. Est-ce que quelqu’un le discerne? D’autant que la personne qu’il reflète est là. Juls m’épate complètement en répérant non seulement où il se trouve, mais elle a capté qu’il est pour Sandra. Bravo! Bien joué!

Après, c’est barbecue et c’est la fête. Une toile vendue ce soir et des appréciations sincères, quelques personnes accrochées qui hésitent, l’une qui sait qu’elle va commander un mantradala miroir de l’âme mais il faut que ça mijote encore un peu, l’autre qui voudrait commander un calendrier mais qui est déjà un peu trop soul pour passer à l’acte…

Le succès est sincère, je capte parfaitement la connexion entre les oeuvres et le public, tout cela me semble des plus naturels et c’est cela précisément qui m’étonne. Je ressens un profond sentiment de bien-être, celui d’être en totale synchronicité avec qui je suis et ce que je désire. Une espèce d’alignement corps, esprit, âme qui me laisse dans une zénitude qui pourrait bien passer pour de l’indifférence si ce n’était cette symphonie qui fredonne en moi. Je crois bien que je lévite à cinq centimètres au-dessus du sol.

Jorge me dit dans l’après-midi qu’il est en train de tourner un film et qu’il aurait besoin d’un mandala dans un élément de décor. Il sera très grand, sur un tapis. Il va m’envoyer le scénario du film et je me mettrai au travail. Voilà donc que les portes s’ouvrent en grand et c’est à peine si je jubile, tellement je le sentais venir. Malgré tout, je suis super contente!

Nous aurons passé toute la journée ensemble et à 23h, quand nous quittons la ferme, une lueur éclaire encore l’horizon alors qu’en face, la Lune se lève majestueusement dans un ciel indigo. Fin d’une glorieuse journée en compagnie de gens exceptionnels.

C’est comme ça que je l’aime, la Vie!










samedi 10 juin 2017

Amsterdam, rebelote

Avant-hier, je crânais avec mes collègues de bureau en disant que ce week-end, j'avais un barbecue... à Amsterdam! Classe, non?

En fait de barbecue, c'est surtout ma première exposition de mantradalas.

L'histoire est amusante: je venais de dire que je n'irai pas à ce barbecue parce qu'avec Mary-Beth et Hisako, nous venions de décider d'un mois de super vacances en Amérique en juillet et je me disais qu'il fallait garder mes sous pour cela. Sandra me contacte alors pour me dire qu'elle respecte ma décision, mais que tout de même, elle suit son impulsion de me proposer sa salle de réunion à cette occasion pour exposer mes oeuvres. Quelques temps plus tôt, Jonathan m'avait déjà suggéré de faire de belles impressions en grand format pour exposer. J'avais répondu que oui, bonne idée, mais j'aimerais une collection de mandalas un peu plus riche avant de le faire. La bonne excuse, quoi!

J'entends que Sandra me propose d'accueillir l'exposition même si je ne viens pas. — Je dis "j'entends", parce que c'était exactement ce qu'il me faillait pour me décider, mais en en reparlant plus, pas du tout!

J'étais déjà enthousiaste à l'idée que mes mandalas puissent être exposés, je me suis dit que ce serait quand même ballot qu'ils le soient sans moi. C'est tout de même mieux quand l'artiste est là pour présenter ses oeuvres. Là-dessus, Juls m'envoie un sms pour me dire qu'elle vient de décider de se rendre au barbecue, est-ce que j'ai déjà réservé un hôtel? Alors là, ma dernière hésitation a été balayée et j'ai superbement ignorée la voix geignarde qui disait "mais t'as pas les sous, t'as pas les moyens, c'est pas raisonnable". Et puis Mary Beth, à Munich pour un séminaire, se dit qu'elle ne veut tout de même pas manquer ma première expo et décide de prolonger son séjour en Europe d'une semaine. je ne pouvais plus renoncer.

A partir de là, je ne sais pas par quel miracle tout s'est mis en place avec grâce et aisance. J'ai trouvé un imprimeur pour qui j'ai eu un coup de coeur qui m'a fait des tirages d'art superbes, je suis tombée amoureuse de mes oeuvres. Sandra et Jonathan ont commandé des reproductions sur plexiglas en grand format qu'ils se sont fait livrer directement chez eux. Je les ai vus en vrai tout à l'heure, c'est à tomber tellement c'est beau (des photos dans un prochain article, ce soir, c'est trop tard).

J'ai commencé par être pas mal stressée par cette organisation et alors que je me noyais dans un verre d'eau à tenter de solutionner tous les cas de figure possibles — comme: et comment je fais si un mec de Biélo-russie septentrionale me commande un plexiglas de 1 mètre sur 1 mètre? — Sandra me dit avec son calme olympien: mais pourquoi tu t'inquiètes maintenant? Tu verras bien le cas échéant.

Ce fut le déclic. Depuis, je m'amuse et prends un plaisir indicible à préparer cette expo.

J'ai atterri en début d'après-midi à Schiphol et j'ai attendu Juls qui arrivait d'Ecosse à 16h. Nous avons pris le train jusqu'à Naarden et un taxi jusqu'à la ferme, où une bande de dingos s'y trouvaient déjà. J'ai retrouvé Esmeralda, ma compagne de chambre d'Hawaii. Immense plaisir, et puis pas mal d'amis de la dernière fois qui deviennent des habitués. La famille. Et les nouveaux: ceux avec qui on discute sur Facebook depuis des mois et qu'on voit enfin en live. Quelle énergie, quel plaisir! La vrai vie!

On avait réservé un super BnB à Vesting, c'est un adorable hameau sur une ancienne forteresse en forme d'étoile à un kilomètre de la ferme de Sandra et Jonathan. Nous allons y déposer nos valises. Quand nous y sommes, nous emboîtons le pas à des hôtes qui y logent déjà et qui arrivent à ce moment-là pour entrer dans la maison, mais personne n'est là pour nous accueillir. Nous sommes censées avoir deux chambres pour nous trois, Mary Beth, Juls et moi, mais la maison semble complète. Impossible de joindre la propriétaire, mais d'ailleurs, mes deux compagnes disent que la communication était confuse dès le départ. Après quelques tentatives infructueuse de la joindre dans ce coin où le réseau est minable, nous renonçons. C'est foiré, c'est sûr. Nous rejoignons les autres au restaurant. Mary Beth se met sur deux téléphones à la fois, l'un pour appeler un autre hôtel et l'autre pour appeler Sandra. Comme les deux répondent au même moment, elle me colle un téléphone sur l'oreille et baragouine "Sandra"... J'ignore d'abord à qui je parle, mais je me figures assez vite que c'est l'hôtel et je réserve trois chambres. Charmant, à l'autre bout du fil, l'homme me dit que oui, il reste des chambres "mais que des doubles avec vue". Mais bien sûr!!! Vivons avec qualité ou ne vivons pas! Qui plus est, c'est le même prix que le BnB, dont tout va bien.

La soirée est joyeuse et bruyante, toujours quand on est en famille! Mais je sens qu'il y a plus. Je ne veux pas mettre la charrue avant les boeufs, mais pendant la soirée, Jorge me rappelle qu'il a un projet pour moi dont il veut me parler, et plus tard, juste avant d'aller me coucher, Mary Beth me parle d'un autre projet qui pourrait bien ouvrir des grandes portes en grand. On verra....

Donc, demain, grand jour de ma première exposition de Mantradalas.
A suivre.

C'est bête, je n'ai absolument pas sommeil. C'est parce que je suis en voyage et que je vis exactement la vie dont je rêvais... Pas envie d'en manquer une miette!